Le manufacturier italien qui équipe les championnats du monde Moto2 et Moto3 va à présent passer à la vitesse supérieure en devenant le fournisseur unique de la catégorie reine Moto GP.
Une lourde tâche les attend, surtout qu'il faudra concevoir des pneumatiques pour des motos avec un règlement technique chamboulé en 2027.
Moteur 850cc, aérodynamique réduite et abaisseurs d'assiette bannis.
Et il faudra vite trouver un accord avec la Dorna pour entamer dès début 2026 les premiers tests. Il faudra définir avec quelles équipes, quelles motos et quels pilotes ?
Si on lit entre les lignes, on voit que Pirelli sait que la Dorna a demandé une réduction des performances.
Or c'est peut-être la meilleure nouvelle qui pouvait arriver avec ce changement de manufacturier, car Michelin avançait à grands pas et on peut supposer que les pneumatiques auraient compensé la perte de performances.
L'arrivée de Pirelli permettra surement d'avoir une nette baisse des temps au tour sur la durée des courses, car il leur faudra d'abord jouer la sécurité avant de penser à la performance pure.
Voici la déclaration du directeur de course de Pirelli, Giorgio Barbier :
Je n'ai pas encore vu les motos, nous devrons donc décider quand nous irons en piste, avec quelles limites, avec quels pilotes et surtout, avec quelles règles , que Dorna devra établir.
Je m'attends à de nouvelles discussions avec la FIM, la MSMA et les constructeurs car il reste encore deux ans avant les débuts.
Sans aucun doute, créer un système de contrôle des pneus en Superbike, comme l'ont fait Flammini et la fédération, a été un pas en avant. De là sont venus les autres, la F1 et maintenant le Moto GP.
Entrer en Moto2 et en Moto3, c'était le même chemin, donc le chemin vers le Moto GP était naturel , un jour, une lumière s'allume et on regarde les choses différemment.
Pour le changement de règlementation, deux chemins peuvent être empruntés, l'approche peut être conservatrice ou non, il me semble que l'intention en termes de performances est de la réduire pour des raisons de sécurité , de circuits et de divertissement. L'histoire des courses nous apprend que la baisse des pneus est temporaire.
Il y aura des restrictions spécifiques à respecter, donc les constructeurs s'appuieront avant tout sur le travail des testeurs, car ils devront assembler une moto complètement nouvelle.
Nous avons un an et demi pour pouvoir réaliser ce travail, ce sera un engagement spécifique aussi pour les fabricants car profiter de notre travail pourrait être un avantage pour eux dans un avenir proche, donc je m'attends à beaucoup d'intérêt de leur part.
Concernant l'histoire de la pression des pneumatiques, commencer avec une faible pression peut donner un avantage initial en termes d'adhérence, mais cela entraîne également une dégradation précoce.
En Moto GP, le problème est que des facteurs tels que l'aérodynamique et les systèmes de descente ont une influence très négative sur la température des pneus, ce qui a conduit à la mise en place de règles strictes.
En fait, je préfère avoir un pneu haute performance qui perd en performances, plutôt que de faire constamment des allers-retours pour gérer les pressions.
Je suis d'accord avec ça sous réserve que le pneu tienne toute la course .