D'habitude, sur le podium, l'équipe gagnante de la course fait monter un team manager ou un des responsables de l'équipe mais pas ce dimanche.
Pour recevoir le trophée des 100 victoires de Ducati, l'équipe italienne a choisi leur pilote testeur Michele Pirro.
Le constructeur italien connait l'importance et l'apport de Michele qui teste pour eux depuis 2013.
Mais depuis le nouveau règlement 2024 sur les concessions, Ducati a perdu la possibilité de faire 3 wild card par saison.
Et c'est avec le coeur gros que Pirro a regardé les courses à partir des stands alors qu'il aurait pu participer à la course avec l'ancien règlement.
Pour que Michele garde le rythme, il a été inscrit cette en championnat italien de Superbike et il a remporté le titre national.
Et la saison prochaine, il remettra ça car Ducati n'est pas prête du tout d'avoir de nouveau droit à des wild card.
S'il roule toujours, Pirro devra surement attendre 2027 car cette année là, le système de concessions sera remis à 0.
Cela m'a fait un effet étrange de monter sur le podium à Misano où j'ai eu la chance de participer à plusieurs reprises aux championnats italiens.
Dimanche, j'ai dû récupérer le prix des 100 victoires de Ducati et de Bastianini qui en plus d'être un excellent pilote, c'est un ami. Clairement, si Pecco Bagnaia avait été là, cela aurait été encore mieux pour moi car il a remporté deux titres mondiaux, c'est notre référence, celui qui a remporté le premier Championnat du Monde Ducati Moto GP depuis que je suis devenu pilote d'essai donc s'il avait été là, ce serait aurait été parfait.
J'étais ému, c'était un jour important, une reconnaissance pour l'excellent travail que j'ai accompli pendant plus de 12 ans avec Ducati. Je sais bien où nous avons commencé et combien de travail a été fait, c'est donc une grande satisfaction.
Aujourd'hui, je suis l'un des plus âgés si l'on considère que je suis arrivé avant Dall'Igna. A part Tardozzi et quelques autres, je fais partie de ceux qui ont passé le plus d'années chez Ducati, je l'ai dans mon cœur. J'ai beaucoup donné à Ducati, je peux dire que j'ai mis ma carrière et mon talent à disposition pour un rôle qu'au début je ne pensais pas être entièrement le mien.
Je me suis inventé une nouvelle catégorie, celle des pilotes d'essai rapides et compétitifs. Dans les courses que j'ai faites, j'ai parfois fait encore mieux que les pilotes officiels. Le championnat des pilotes d'essais les plus rapides était presque ouvert.
Chez Yamaha, Canepa est passé de pilote à manager, prendrez-vous le même chemin ?
En fait, j'ai été surpris par le choix de Canepa. Je n'ai pas encore l'âge pour arrêter, je suis encore jeune. Peut-être qu'un jour cela arrivera. Maintenant, chez Ducati, nous avons un équilibre important, une équipe au top dans tous les domaines. Il n’est pas encore temps de s’arrêter, il y a beaucoup de travail à faire.
Nous devons maintenir cet équilibre qui nous a permis d’obtenir de grands résultats. Le mérite revient à tout le groupe et aux personnes qui sont là. Nous n’avons pas besoin de changements mais nous devons continuer sur cette voie.
Regrettez-vous de ne plus pouvoir courir en Moto GP ?
La seule chose que je regrette cette année, c'est précisément cela. Ils ont supprimé la possibilité de disputer les trois courses en wild-card. Je ne considère pas les courses comme un substitut car c'est toujours mauvais de prendre le relais d'un pilote qui se blesse, on ne part pas en piste avec la bonne mentalité et surtout je suis désolé pour ton collègue.
Cette année, j'aurais fait les deux à Misano et cela aurait été la cerise sur le gâteau, ils m'auraient donné l'adrénaline qui me manquait. Malheureusement, un règlement a été pris qui m'a pénalisé et j'en ai souffert.
Si nous perdons des courses, je peux faire la wild-card : c'est une contradiction. Aller à Misano sans pouvoir courir après plus de 15 ans passés à organiser mon Grand Prix à domicile n'a pas été facile, mais j'ai dû y faire face. Cela me console que les résultats en piste soient là. Nous montrons que nous sommes toujours super compétitifs et je suis content.
Que ferez-vous en 2025 ?
L'année prochaine, je continuerai à faire ce que je fais chez Ducati. Nous devons travailler dur sur le nouveau MotoGP car la concurrence ne manque pas. L'intention est de refaire le CIV car c'est mon championnat de référence et surtout celui qui me permet de faire quelques courses.
Cependant, je dois toujours être compétitif, même pour être pilote d'essai. Je veux rester concentré, avec un objectif et c'est essentiel. Ensuite que ce soit le CIV ou une course de MotoGP, ce n'est pas grave, si on en perd peut-être qu'ils nous feront des concessions.
Il faut se lever le matin avec un objectif : être juste pilote d'essai ce n'est pas mon style . J'espère qu'il y a les conditions pour refaire le CIV et être compétitif même si ce n'est pas facile. Les jeunes sont forts, mais c'est une incitation à toujours faire mieux, à tout donner. Puis à la fin de cette saison, j'ai une deuxième fille. Je dois être papa, rouler vite sur la moto et apporter ma contribution à Ducati pour de nouveaux succès.
En tant que pilote testeur Ducati depuis longtemps, Michele Pirro a dit un simple bout de phrase qui résume tout, à la fois son travail et sa frustration de ne participer aux GP qu'à une seule condition, comme une rançon de la gloire: "Si on en perd peut-être ..."
Désolé pour lui que j'apprécie pour son travail dans l'ombre avec Ducati depuis leur gouffre, mais voir l'article d'avant pour se rendre compte que le gouffre il est chez les autres maintenant et une autre GP24 en plus ou GP25 avant l'heure, ça serait un peu too much en ce moment ...
C'est pas de sa faute mais plutôt un peu beaucoup grâce à lui tout ça 😉
En attendant de…