Marc Marquez : Proche de rester chez Honda et pas d'année sabbatique prévue.

Ce matin, Marc Marquez a donné une longue conférence de presse à Madrid pour son sponsor Estrella Galicia.

Et bien sur, il lui a été posé de nombreuses questions sur son avenir et sur le test d'hier.

Et en 24 heures, le discours entendu hier midi comme quoi il prendrait sa décision entre les grands prix d'Inde et du Japon a bien changé. Il dit aujourd'hui qu'il n'y aura peut-être aucune annonce car il a un contrat 2024.

Et quand on lit l'interview en entière, il serait surprenant que Marc Marquez quitte Honda.

Il confirme aussi qu'il n'envisage pas d'année sabbatique et que les plans A, B et C évoqués hier ne comportent pas cette éventualité.

Bilan après le Grand Prix et les essais :

Je suis fatigué, puisque nous revenons d'un Grand Prix et d'une journée d'essais. Ce qu'on fait un jour après tout un week-end de course, c'est avant tout revenir sur tout ce qui s'est passé sur la piste. Où s’améliorer et après le test quelle direction prendre. Où améliorer le projet, et c'est un peu la revue que nous avons faite hier après-midi avec tous les ingénieurs japonais, avec l'ensemble de Honda. Comme vous le savez déjà, le prototype 2024 n’a pas fonctionné comme théoriquement prévu. En pratique, c'était un peu pire, mais c'était aussi une nouvelle moto, sur laquelle nous devons continuer à enquêter.

Les trois projets possibles pour son avenir :

Je ne suis pas déçu non plus, car c'était un peu ce à quoi nous nous attendions déjà. Le travail est en cours, mais comme je l'ai dit ce week-end, il y avait de nouveaux visages dans le box, mais ils ont commencé récemment. Ils n’ont pas non plus eu le temps de réagir à la mise en piste de différentes choses.

Tout être humain, lorsqu’il y a des situations critiques, cherche des solutions. Et j’ai le plan A, le plan B et le plan C. J’ai ces trois plans, et logiquement je les garde pour moi. Je dois bien réfléchir, mais mon engagement, aujourd'hui, j'ai toujours un contrat avec Honda et mon engagement est maximum. Cette marque m'a beaucoup apporté et je continue de chercher la meilleure solution pour le projet.

Le délai pour prendre la décision :

Ce sont des choses qui doivent se dérouler sans problème. Vous ne pouvez rien forcer à aucun moment. Oui, c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de temps car en deux mois on termine la saison, mais ce sont des choses qui s'enchaînent, qui sortent d'elles-mêmes. Pour l’instant, comme je l’ai montré ce week-end à Misano et lors des essais, mon engagement reste maximum car je continue de croire au projet.

En savoir plus sur son avenir :

Seul mon entourage le plus intime connaît mes pensées.

Et quand l’annoncera-t-il ? En Inde ? :

Ou peut-être qu’il n’y a rien à annoncer. J'ai un contrat pour l'année prochaine.

Le facteur qui pèsera le plus dans votre décision :

Mon mental. Pas un de plus. Au final, j’ai toujours été une personne guidée par mon instinct, par mes propres décisions. Les décisions ne doivent pas nécessairement être prises dans le feu de l’action, mais la décision sera ma décision mentale. Mentalement, il faut être convaincu de ce que l’on choisit pour réussir. Sinon, nous sommes en difficulté. Je suis désormais convaincu que je suis dans la meilleure position pour réussir dans le futur. Nous verrons. Jour après jour, nous évaluerons chaque situation pour nous en convaincre avant de commencer.

Même son frère ne connaît pas toutes les informations sur son avenir :

Dans ce cercle se trouve Álex, mais il n'a pas non plus toutes les informations. C'est un pilote actif, qui a aussi ses intérêts et il est très calme maintenant. Il a une très bonne situation, il montre un bon niveau en piste et il ne faut pas mélanger les choses. Je l'ai toujours dit, avec mon frère on s'entraide beaucoup pour s'entraîner et monter le niveau, mais on respecte aussi beaucoup les espaces de chacun car si un pilote est calme il ne doit pas être inquiet pour son frère, et vice versa. Au niveau professionnel, chacun a ses préoccupations.

Quant à savoir si Álex lui a donné des détails sur Ducati et Gresini Racing :

Chaque pilote a son propre style de pilotage, ses pensées... chaque situation a ses décisions, mais, comme je l'ai dit, aujourd'hui mon engagement reste à cent pour cent. avec Honda , comme l'a démontré ce week-end en obtenant du pétrole là où ni moi ni l'équipe ne l'espérions. Et aussi hier lors du test, j'ai essayé tout ce qu'on m'a demandé.

Il précise qu'aucun des trois plans ne prévoit de rester à la maison :

Ce serait le plan D (Rires). Non, non, je n'envisage pas celui-là car je me sens motivé, désireux, avec du niveau et en bonne condition physique. Quand j'étais physiquement malade, j'y pensais même parce que je souffrais et que je n'aimais pas rouler en moto. Je l'ai déjà dit ces dernières courses, je me sens bien sur la moto. Les résultats ne passent pas par A ou B, mais je me sens bien à tout moment et je profite de ma passion, qui est la moto.

Il insiste sur son engagement envers la marque :

Je l'ai dit ces derniers jours : j'ai un contrat pour l'année prochaine. Lorsqu’on a un contrat, logiquement l’engagement reste maximum. Il est également vrai que nous recherchons toujours le meilleur pour le projet, et je l'ai montré. Pour l’instant, l’engagement est le suivant. Avec Honda, nous essayons de trouver la meilleure solution pour l’avenir, pour réussir. Que ce soit dans un an, deux ou trois. Mais l’objectif est de réussir et de se battre pour les premières places.

Il attendait plus de la Honda :

Tous les pilotes, lorsque nous essayons une nouvelle moto, attendent toujours plus. Et si ça va un peu plus vite, on en veut quand même un peu plus. Mais oui, c'était une moto différente, avec une position différente et exigeant un style de pilotage différent, mais la performance, qui est ce qui est valorisé, est très similaire. Nous devons continuer à travailler et à rechercher ce qui nous manque et pourquoi il y a toujours les mêmes problèmes, quoi que nous essayions.

Le premier prototype de la Honda 2024 n’avait pas de nouveau moteur. Le moteur pourrait-il être une solution au problème ? :

Peut-être, ou peut-être pas. Je suis le pilote et mon travail consiste à me donner à cent pour cent sur la piste et à donner le feedback auquel je crois, mais je n'ai pas de moyen de résoudre ce problème, car je ne connais pas l'ingénierie. Je sais comment fonctionne un moteur, mais je ne sais pas comment le réparer. En tant que pilotes, nous essayons toujours de donner autant d'informations que possible. La chose la plus positive est que Mir, Nakagami et moi nous plaignons des mêmes choses et avons les mêmes problèmes. "Nous essayons de trouver la solution et donnons les informations aux ingénieurs pour qu'ils trouvent une solution.

Ils ne savent pas d'où viennent les problèmes - manque de traction principalement - et considèrent que ce n'est pas à eux de les résoudre, mais à ceux des ingénieurs :

Je peux donner mon avis, mais il faut qu'ils décident et sachent où le problème est. Le travail du pilote est d'essayer d'exprimer vos lacunes, d'essayer de donner l'information, mais un pilote ne peut pas assumer la responsabilité de la façon dont il doit fabriquer le moteur, car aucun pilote ne sait comment fabriquer un moteur. Le pilote d'essai et nous nous plaignons de la même chose, et ce sont eux qui doivent savoir si la solution est un châssis, un moteur ou autre chose. Au moins, ils essaient des choses et ne sont pas coincés. "Ils ne fonctionnent pas, mais nous essayons des choses."

Quant à savoir si Honda a le temps de renverser la situation avant de commencer la saison prochaine :

Je le pense, ou je l'espère. Je pense que six mois suffisent. La situation idéale aurait été de tester la nouvelle moto hier, de faire un petit pas en avant et d'avoir une marge d'amélioration. Ce n’était pas comme nous l’espérions, nous devons donc recommencer. Voyons si nous pouvons apporter à Valence quelque chose qui soit au niveau ou un peu mieux que ce que nous avons.

Il estime qu'il est approprié que les marques japonaises reçoivent des concessions qui contribuent à égaliser les forces avec Ducati, KTM et Aprilia :

Je pense que oui, cela devrait être fait. Premièrement, parce que les constructeurs japonais sont nécessaires dans le championnat. Et deuxièmement, parce que la catégorie ne peut pas être mono-marque. Oui, un Championnat du Monde se déroule par saisons ; Il y a eu l'ère Honda, l'ère Yamaha, maintenant il y a l'ère Ducati... Mais si les facilités sont accordées aux constructeurs qui souffrent le plus, au final la compétition sera plus belle et il y aura plus de pilotes. Et pour les pilotes, c'est bien mieux. Parce que sinon, c'est désormais le pilote qui va chercher la moto, et non la moto pour le pilote. En tant que pilote, je préfère une égalité mécanique maximale entre les marques.